Chirurgie du pavillon et de l’oreille moyenne

Chirurgie du pavillon
et de l’oreille moyenne

Otoplastie

Hyper projection uni ou bilatérale du pavillon. Cette hyper projection peut être due soit à :

  • un défaut de plicature de l’anthélix,
  • une hypertrophie de conque, plus ou moins associée à une hyper projection du lobule.

Les formes les plus fréquentes sont les formes combinées.

Le but de l’intervention est de diminuer l’hyper projection du pavillon.
L’indication ne se discute pas avant l’âge de 7 ans et doit éviter la période pubertaire pour limiter le risque de cicatrice hypertrophique (chéloïde).

L’indication ne doit être retenue que si le patient (l’enfant) est demandeur.

Plusieurs techniques existent.
La technique réalisée dans le service est la technique de Stenström modifiée.
L’intervention se déroule en hospitalisation ambulatoire sous anesthésie locale ou anesthésie générale, en fonction du désir du patient.

La cicatrice est rétro auriculaire avec un fil résorbable.
Le but de l’intervention est de travailler le cartilage de l’oreille pour lui donner une forme différente et limiter cette projection.

En post opératoire, le patient gardera un pansement pendant une semaine.
Puis un bandeau de protection est à porter quelques jours.

  • douleurs;
  • hémorragies (rares);
  • mobilisation du pansement.
  • Surinfection (rare);
  • nécrose cutanée (rare);
  • résultat esthétique non satisfaisant nécessitant une retouche (rare)

Otospongiose

L’otospongiose ou otosclérose est une ostéodystrophie de la capsule labyrinthique d’origine génétique avec une transmission autosomique dominante. Elle induit une ankylose stapédo-vestibulaire qui se traduit par une surdité de transmission à tympan normal.

Diagnostic : L’otospongiose touche surtout l’adulte jeune.

  • La surdité d’apparition progressive, bilatérale dans 75 % des cas, mais souvent asymétrique, parfois aggravée par la grossesse et les épisodes de la vie génitale féminine;
  • Les acouphènes fréquents : 30 % des cas;
  • Vertiges rares.

Il existe souvent des antécédents familiaux d’otospongiose mais cela n’est pas systématique.

Examens cliniques :

  • Le tympan est normal,
  • L’acoumétrie est en faveur d’une surdité de transmission (rinne négatif, weber latéralisé du côté de l’oreille la plus sourde),
  • L’examen audiométrique confirme cette surdité de transmission ou une surdité mixte.
  • Le tympanogramme est normal,
  • Il existe une absence de réflexe stapédien.

Examens complémentaires :

  • Imagerie scanographique qui permet de confirmer le diagnostic suspecté avec l’aspect typique qu’est celui d’un foyer hypodense de déminéralisation pré stapédien. Il existe d’autres formes plus étendues. Le scanner permet d’éliminer d’autres étiologies.

Trois possibilités :

  • Abstention thérapeutique avec surveillance,
  • Appareillage audio prothétique,
  • Traitement chirurgical par platinotomie calibrée.

Les trois possibilités de prise en charge doivent être proposées au patient avec leurs avantages et leurs inconvénients.

Complications post-opératoires immédiates :

  • Otalgies, vertiges (rares);
  • acouphènes;
  • trouble du goût par irritation de la corde du tympan (transitoire);
  • paralysie faciale périphérique (exceptionnelle)

Complications à plus long terme :

  • Cophose post opératoire (environ de 0.5 à 1 % des cas);
  • Persistance d’une surdité transmissionnelle (3 % des cas);
  • Récidive d’une surdité de transmission par luxation de la prothèse(rare)
  • Eviter les mouchages intempestifs, éternuer bouche ouverte;
  • Repos assez strict;
  • Eviter les efforts physiques trop importants pendant les 8 jours qui suivent la chirurgie et donc, éviter toute activité sportive;
  • Contre indication d’un voyage en avion ou par TGV pendant le mois qui suit l’intervention;
  • Contre indication absolue à la plongée sous marine au décours de cette chirurgie, à vie;
  • Contrôle audiométrique à 2 mois puis à 1 an.

Otites chroniques

Les otites chroniques sont des pathologies inflammatoires chroniques de l’épithélium respiratoire des cavités de l’oreille moyenne. Les formes cliniques de l’otite chronique sont variées aussi bien au niveau de leurs signes cliniques, de l’examen otoscopique, de leur évolution et de leur pronostic.

On distingue schématiquement les formes cliniques suivantes :

1- Otite séro muqueuse

Ce sont essentiellement des otites de l’enfant.
C’est une maladie d’adaptation au milieu extérieur qui se termine généralement vers l’âge de 5-7 ans. Il s’agit d’un épanchement liquidien inflammatoire, dans l’oreille moyenne, en l’absence de signe d’otite moyenne aiguë. Elle peut être uni ou bilatérale.

Pathologie très fréquente : environ 50 % des enfants ont au moins une otite séro-muqueuse avant l’âge de 1 an, 90 % avant l’âge de 4 ans.

Ce sont ceux des rhinopharyngites et l’otite séromuqueuse fait souvent suite à un tel épisode.

  • Fréquentation des collectivités d’enfants
    (crèches…);
  • Tabagisme passif.
  • Le rôle de l’allergie, du reflux gastro-oesophagien est moindre.

L’otite séro muqueuse est indolore et passe souvent inaperçue.
Son diagnostic repose sur :

  • l’otoscopie avec la mise en évidence d’un
    liquide rétro tympanique;
  • la tympanométrie mesure l’impédance de la membrane tympanique avec une courbe plate;
  • L’audiométrie ou le test comportemental auditif confirmant une hypoacousie pouvant aller jusqu’à 40 dB.
  • otite moyenne aiguë;
  • surdité de transmissionnelle bilatéralegênant l’apprentissage et générant des
    troubles du langage ou du comportement, avec difficultés scolaires.

Naturel :

80 % des épisodes d’otite séro muqueuse guérissent spontanément au bout de trois mois.


Traitement chirurgical :

Pose d’aérateurs trans tympaniques. Ne se discute qu’en cas de persistance  depuis plus de trois mois d’une otite séro muqueuse générant une surdité de transmission ou des épisodes de surinfection récidivants ou une rétraction du tympan.

Geste souvent associé au curetage des végétations adénoïdiennes.

Deux types d’aérateurs peuvent être posés :

  • aérateurs sans ailette (yoyo) qui s’extrudent généralement spontanément au bout de quelques mois (6-9 mois) ;
  • aérateurs avec ailette (T-tube) qui ne s’extrudent pas spontanément et qui sont
    positionnés plutôt en deuxième intention.
  • Risques immédiats : otorragie.
  • Risques secondaires : otorrhée avec surinfectionlocale purulente, perforation tympanique, extrusion précoce.

2- Otite à tympan ouvert

L’otite muqueuse à tympan ouvert correspond à une destruction d’une partie du plan tympanique générant une perforation.

  • otorrhée;
  • surdité d’importance variable;
  • l’examen du tympan fait le diagnostic.

Traitement chirurgical. Le but de cette intervention est la fermeture du plan tympanique avec amélioration de l’écoute et l’autorisation des activités aquatiques.


Déroulement de l’intervention :

Chirurgie qui se réalise plus fréquemment sous anesthésie générale mais qui peut se réaliser sous anesthésie locale. La voie d’abord est plus classiquement rétro auriculaire et peut se faire parfois par la voie du conduit auditif externe au spéculum.

Le matériel utilisé pour confectionner la greffe peut être soit du fascia temporalis du patient, soit du périchondre, soit du cartilage où l’association de l’un et de l’autre. En cas de destruction de certains osselets, en particulier l’enclume, un geste au niveau des osselets peut y être associé.

Risques immédiats :

  • saignement au niveau de la mèche auriculaire mise en place ou au niveau rétroauriculaire;
  • paralysie faciale (exceptionnelle);
  • vertiges (peu fréquents et souvent très modérés);
  • majoration des acouphènes.

Risques secondaires :

  • nécrose de la greffe (5% des cas);
  • surinfection de la voie d’abord rétro auriculaire (rare);
  • cicatrice hypertrophique sur la cicatrice postérieure (rare).

3- Otite adhésive

L’otite adhésive est une forme grave d’otite chronique générant une véritable adhérence entre la membrane tympanique et le promontoire au niveau de la caisse du tympan.

  • Surdité;
  • Acouphènes.

L’examen otoscopique retrouve une rétraction globale de la membrane du tympan moulant les reliefs ossiculaires avec destruction ossiculaire parfois.

Une chirurgie de renfort en utilisant du cartilage associé souvent à des gestes au niveau des osselets peut être proposée.

4- Otite cholesteatomateuse

Le cholestéatome est la forme la plus sévère d’otite chronique. C’est une pseudo tumeur épidermique envahissant les cavités de l’oreille moyenne.

Le patient se plaint :

  • d’une otorrhée purulente, intermittente, fétide;
  • d’une surdité progressive;
  • plus rarement, d’une otorragie ou d’unecomplication (vertiges, paralysie faciale,
    méningite…)

Le diagnostic est otoscopique.

Le bilan radiographique est indispensable avant tout traitement chirurgical.
But de cette imagerie : confirmer l’extension du cholestéatome, analyser d’éventuelles complications (lyse ossiculaire, lyse du canal semi circulaire, latéral en particulier, canal facial, promontoire, exposition de la méninge).

Chirurgie réalisée sous anesthésie générale, le plus souvent par voie rétro auriculaire, avec temps de fraisage au niveau de la mastoïde afin de contrôler la poche épidermique.

Réparation du plan tympanique et des destructions éventuelles. Chirurgie qui se déroule plus classiquement en deux temps chirurgicaux à un an d’intervalle.

Technique fermée (le plus souvent)

Technique ouverte (parfois)

Risques immédiats :

  • douleurs;
  • hémorragie;
  • paralysie faciale (rare).

Risques secondaires :

  • surinfection;
  • récidive du cholestéatome ou reliquat  épidermique sous la reconstruction tympanique;
  • labyrinthite;
  • méningite (exceptionnelle).